Les doses attendues ou espérées seront fournies à la faveur de l’Initiative Covax qui réunit au moins 190 pays à revenu élevé et faible, mais aussi à travers d’accords bilatéraux avec des pays comme la Chine.
Si pour l’Initiative Covax dans laquelle le Sénégal s’est engagé et dont les premières retombées sont attendues dans le premier trimestre de l’année 2021, les pourparlers avec la Chine pourraient connaître des conclusions beaucoup plus prometteuses. Le tweet supprimé du ministre de la Santé donne une idée sur l’état actuel des négociations. Sur les réseaux sociaux, il a affirmé dans un premier temps que le Sénégal a bénéficié d’un don de 200 000 doses du vaccin de Sinopharm, le ministre a effacé son post et à plus tard parlé de « pourparlers ». Cette « fuite » laisse penser que le Sénégal a déjà la promesse d’avoir au moins ces doses du vaccin chinois dans les meilleurs délais.
Développé selon la méthode classique consistant à faire appel à un virus tué pour déclencher une réponse immunitaire, le vaccin chinois sous ses deux déclinaisons (BBIP et WIBP), est déjà largement utilisé en Chine où pas moins de 4,5 millions de doses sont déjà administrées. D’ici l’année prochaine, il est prévu la production d’un milliard de doses.
Le laboratoire chinois Sinopharm a annoncé début décembre que son vaccin est efficace à 79%. Ce chiffre est inférieur à ceux des vaccins des laboratoires Pfizer/BioNTech (95%) et Moderna (94,1%) alors que le britannique AstraZeneca revendique un taux d’efficacité de 100% avec deux doses. Il n’empêche, beaucoup de pays ont déjà fait confiance au vaccin chinois.
L’Égypte a autorisé l’utilisation du vaccin de Sinopharm contre la Covid-19, selon son ministre de la Santé, Hala Zayed. Après un premier lot de 50 000 doses, Le Caire doit recevoir un deuxième lot de 40 millions de doses dans la troisième semaine de janvier. Les Seychelles ont débuté leur campagne de vaccination avec 50 000 doses offertes par les Émirats Arabes Unis.
Au Maroc, la version Wuhan (WIBP) du vaccin chinois a fait l’objet d’essais cliniques qui ont vu la participation de 600 volontaires marocains tandis que la version Pékin a été utilisée aux Émirats Arabes Unis, au Bahreïn ainsi qu’en Jordanie où il a été administré aux plus hautes autorités.
Pour autant, son administration aux cibles prioritaires au Sénégal ne devrait pas se faire de façon aveugle. Au-delà des essais cliniques, le Maroc a privilégié le transfert de technologies pour, dans un avenir proche, développer des doses vaccinales. Le Sénégal devrait s’inspirer de ce modèle pour ne pas se retrouver au milieu d’une lutte entre puissances internationales qui s’est déplacée sur le terrain sanitaire avec l’avènement de la maladie à coronavirus.
Mais les conditions de conservation donnent un avantage considérable au vaccin chinois en Afrique. Selon les données fournies par le laboratoire, il peut être stocké à des températures allant de 2 à 8 degrés là où les candidats européens ou américains nécessitent moins 60 ou moins 80 degrés. De même, fait noter telquel.ma, « l’avantage clé du type de vaccin qu’emploie Sinopharm est de disposer d’effets secondaires beaucoup plus faibles ».
Dans le cadre de l’Initiative Covax, des accords ont été signés avec le laboratoire britannique AstraZeneca, Nanovax, Jonhson and Jonhson pour des centaines de millions de doses d’ici fin mars. Distinctivement de cette facilité dirigée par l’alliance Gavi et l’Organisation mondiale de la santé, l’Union africaine a obtenu 270 millions de doses fournies par les laboratoires PfizerBioNTech, AstraZeneca et Johnson & Johnson, dont au moins 50 millions seront disponibles entre avril et juin.